Vinod Rughoonundun publie Daïnes,
recueil de nouvelles
Week End, 19 Décembre 2004.
On
connaissait Vinod Rughoonundun poète, on le découvre
cette fois auteur de nouvelles à travers Daïnes et autres
chroniques de la mort, recueil publié à Paris par La
Maison des Mécènes et le tout nouveau MATOÏ. Um mouvement
créé par Brigitte Masson "pour la transmission des
oeuvres et des idées".
Les daïnes sont, dans l'imaginaire populaire mauricien, des personnages
fantastiques mi-femmes mi-sorcières, qu'il vaut mieux ne pas croiser
sur son chemin. C'est le symbole qu'a choisi Vinod Rugnoonundun pour son
tout premier recueil de nouvelles, Daïnes et autres chroniques
de la mort.
Au total, onze nouvelles
où l'on rencontre tour à tour
Kikolo, un "saint" peu orthodoxe qui ne boit pas d'eau, Grosventre,
chauffeur d'hôpital qui se laisse aller à faire l'amour à une
vraie-fausse morte, Rozé, envoûté par un pigeon blanc,
ou encore les fameuses Daïnes nues qui se vêtent la nuit des
cendres des morts. "Fortement imprégnés de culture
mauricienne, ces personnages colorés et fantastiques s'infiltrent
dans notre imaginaire et ne nous quittent plus" fait ressortir
la note de présentation.
Des nouvelles où prime un certain côté folklorique,
voire pittoresque, où la mort, souvent, est vue non comme une perspective
effrayante mais au contraire comme une chose dont le mystère n'exclut
pas un certain attrait, voire sensualité. Ce que l'auteur fait vivre
en mettant en place des histoires et des atmosphères empreintes à la
fois de légèreté et de suspense, pour "d'agréables
moments de lecture et de découvertes ou redécouvertes d'un
aspect plus vivant qu'on ne le croit de notre île".
Outre de marquer l'entrée de Vinod Rugnoonindun dans le romanesque
(après la publication de trois recueils de poésie, Mémoire
d'étoile de mer, La Saison des Mots et Chair de toi),
cet ouvrage marque aussi la relance des activités de La Maison des
Mécènes et la présence du MATOÏ. Sous ce sigle,
désignant le Mouvement Alternatif pour la Transmission des Oeuvres
et des Idées, on découvre une association nouvellement créée
par Brigitte Masson, pour encourager et faire connaître la création
de l'océan Indien. Etablie entre Maurice et Paris, le MATOÏ a
déjà à son actif un certain nombre de rencontres autour
de la littérature et des arts de la région. Une de ces dernières
manifestations a été montée il y a trois semaines
en collaboration avec l'ARCC, Association Réunionnaise Communication
et Culture, qui a accueilli dans ses locaux du vingtième arrondissement
de Paris une rencontre autour de l'ouvrage de Vinod Rughoonundun.
Cet ouvrage marque donc
aussi la relance, à Paris, des activités
de La Maison des Mécènes, que Brigitte Masson avait lancée à Maurice
dans les années 90 avant de mettre un terme prématuré à l'aventure
il y a quelques années, faute d'intérêt suffisant.
Se réaffirmant aujourd'hui comme une maison d'édition associative
dont l'objectif est de révéler au public de nouveaux talents,
elle assure la diffusion des oeuvres publiées "par le biais
d'un réseau transocéanique de lecteurs qui regroupe des passionnés
de littérature résidant dans toutes les parties du monde".
Selon la formule choisie, toute personne qui achète par exemple
le recueil de Vinod Rughoonundun en France aide à financer la vente, à un
coût moindre, du même ouvrage à Maurice.
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